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Née dans le contexte de la guerre froide du désir de plusieurs Églises d'Europe de créer une plateforme œcuménique leur permettant de devenir des instruments de paix et de meilleure compréhension réciproque, la KEK avait tenu sa toute première assemblée en 1959. Depuis, même si le contexte politique, religieux et socio-économique a considérablement évolué en Europe (comprise dans le sens géographique de la Méditerranée à l'Oural et non de la seule Union Européenne), les Églises membres de la KEK veulent rester fidèles à la mission qu'elles se sont donnée dans ce cadre, énoncée ainsi dans le préambule de la nouvelle constitution : « La Conférence cherche à aider les Églises européennes à partager leur vie spirituelle, à fortifier leur témoignage et service communs et à promouvoir l'unité de l'Église et la paix dans ce monde. »
Message de la 14ème Assemblée générale de la Conférence des Eglises européennes
« Et maintenant, pourquoi attendre encore? »(Actes 22.16)
Nous, les participants à la 14ème Assemblée générale de la Conférence des Eglises européennes (KEK), nous sommes rassemblés à Budapest du 3 au 8 juillet 2013 en frères et soeurs sous le thème intitulé « Et maintenant, pourquoi attendre encore? » (Actes 22.16). Nous rendons gloire à Dieu pour cette opportunité et exprimons notre reconnaissance aux Eglises de Hongrie et aux autorités publiques du pays pour leur généreuse hospitalité et le soutien apporté à notre travail.
Notre tâche principale à Budapest consistait à renouveler la Constitution de la KEK en tant qu’expression de notre engagement pour une communauté fraternelle approfondie et l’unité visible en Christ qui offre un témoignage commun à l’Europe et au monde au moment où celui-ci subit l’impact des crises socio-économiques. Cette tâche n’était pas toujours simple, mais par la grâce de Dieu nous avons pu nous en acquitter avec succès. Nous appuyant sur plus de 50 ans d’histoire de la KEK notre renouveau reflète la vision selon laquelle « on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le vin et les outres se conservent » (Matthieu 9.17).
Un temps pour semer et un temps pour moissonner (Ecclésiaste 3.2)
L’Assemblée générale précédente qui avait eu lieu en 2009 à Lyon en France était un temps pour semer l’espoir d’une KEK renouvelée. En terminant un processus d’intenses délibérations à l’Assemblée de Budapest, nous pouvons célébrer l’achèvement d’un renouvellement constitutionnel, ayant posé les fondations d’une organisation oecuménique efficiente et pertinente. Maintenant est venu le temps de moissonner, et de nous mettre en route pour la mission de servir le peuple de l’Europe et du reste du monde, en répondant à leur besoins. La population de l’Europe fait face à des situations désespérées et perd tout espoir ; des millions de jeunes à travers notre continent luttent pour trouver une place pour réaliser leur potentiel dans la société. Remplis d’humilité et d’engagement chrétien, nous cherchons à faire valoir les voix des pauvres et opprimés, les voix de ceux qui attendent toujours une action décisive qui réponde à leurs nécessités et à leur désir d’un avenir meilleur.
Les Eglises dans tous les pays de l’Europe sont appelées à nous rejoindre dans l’intensification des relations oecuméniques, afin de renforcer notre respect mutuel en tant que soeurs et frères en Christ. La Conférence des Eglises européennes continue à être une plate-forme ouverte d’Eglises et d’organisations partenaires à travers le continent.
Cette invitation est une réaffirmation de la mission de la KEK: offrir un témoignage évangélique et un service de diakonia au peuple de l’Europe, comme cela a déjà été déclaré dans la Charta Oecumenica. Ce document, une directive européenne oecuménique de 2001 affirme que « nous nous engageons pour une Europe humaine et sociale, dans laquelle s’imposent les droits de l’homme et les valeurs fondamentales de la paix, de la liberté, de la tolérance, de la participation et de la solidarité. » (Article 7)
Soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence (Romains 12.2)
Nous sommes appelés à être « fidèles à l’Evangile, pour apporter ensemble une contribution à la mission de l’Eglise, à la protection de la vie et au bien-être de tous les humains » (nouvelle Constitution de la KEK). Nous invitons les membres de toutes les Eglises chrétiennes à s’impliquer dans cette mission, en promouvant le respect de la dignité humaine, la liberté de religion ou de conviction, et les efforts pour la justice sociale, économique et environnementale. Nous nous en remettons au repentir et à une transformation personnelle intérieure en Jésus Christ pour mettre cet engagement à exécution.
Cette transformation est aussi un appel à la solidarité. Nous réaffirmons notre engagement chrétien à accueillir l’étranger et à offrir hospitalité et protection à ceux qui sont dans le besoin. Notre objectif est donc de renforcer le témoignage chrétien dans une Europe qui se sécularise. Nous voulons aussi apporter du réconfort aux souffrances des opprimés, chercher la justice, construire la réconciliation et faire croître la paix. Ces temps-ci, nous intercédons en particulier pour nos soeurs et frères vivant au Moyen Orient.
Lèves-toi et vas-y! (Actes 22.16)
La question « Pourquoi attendre encore? » trouve sa réponse dans le livre des Actes dans l’impératif « Lèves-toi et vas-y... en invoquant le nom du Seigneur ». Comme telle, cette réponse est un impératif à ne pas attendre plus longtemps, mais d’y aller et porter les fruits de l’Esprit dans l’ici et le maintenant. En nous levant pour quitter Budapest, nous laissons derrière nous l’idée de l’attente comme d’un temps de désespoir et de manqué d’esprit de décision. Nous emportons avec nous un esprit de transformation, et nous partons avec l’espoir pour le renouvellement de notre vie spirituelle, de notre pèlerinage oecuménique, de notre engagement pour l’unité visible, de notre éthos, de nos politiques, et de la création toute entière. Ce faisant, nous ne nous appuyons pas sur notre propre inspiration, mais sur l’esprit du Christ qui dit: « Voici, je fais toutes choses nouvelles! » (Révélation 21.5)
Du 15 au 21 juillet 2009, c'est tenu la 13ème Assemblée Générale de la KEK à Lyon (France).
L'Assemblée générale à réuni plus de 300 délégués de près de 120 églises d'Europe, cet évennement à marqué le 50ème anniversaire de l'existence de la Conférence des Eglises Européennes réuni pour la première fois à Nyborg en janvier 1959.
L'Eglise vieille catholique mariavite était représentée par Mgr. M. André Le Bec, Evêque de la Province de France et le Père Jerzy M. Wieslaw Kowalczewski, ainsi que des représentants de nombreuses Eglises (orthodoxes, protestants, anglicans, vieux-catholiques...)
Message de la 13ème Assemblée générale de la KEK
à toutes les Eglises membres
Nous, trois cent six délégué(e)s de diverses Eglises d’Europe, réunis dans la cité historique de Lyon, France, du 15 au 21 juillet 2009 sous le thème “Appelés à une seule espérance en Christ”, à l’occasion de la 13ème Assemblée générale et du cinquantième anniversaire de la Conférence des Eglises européennes, adressons ce message aux Eglises membres de notre mouvement oecuménique et de toute l’Europe.
Une seule espérance en Christ
En tant que chrétiens, nous osons espérer. Comme l’affirme l’épître aux Hébreux, la foi est la substance des choses espérées. L’espérance doit être vue comme un aspect essentiel de la foi chrétienne. L’espérance nous donne la joie, la paix, le courage, l’audace et la liberté. Elle nous libère de la crainte, ouvre nos coeurs et renforce notre témoignage du Seigneur ressuscité. Tous les chrétiens et chrétiennes sont appelés à une seule espérance en Christ, source d’amour, de pardon et de réconciliation. En tant que chrétiens, nous partageons notre espérance en Christ ressuscité avec les communautés dans lesquelles nous vivons et auxquelles nous appartenons. La Charta Oecumenica est la base de notre engagement dans le mouvement oecuménique et dans la société.
Regarder vers l’avenir
La KEK, fondée il y a cinquante ans dans une Europe divisée, a cherché à construire des ponts entre l’Est et l’Ouest et à rassembler les chrétiens. Elle a été créée dans une Europe déchirée par la guerre, désespérément en quête de germes d’espérance et de résurrection.
Aujourd’hui, alors que nous célébrons cinquante ans d’existence de la KEK, la situation en Europe a considérablement changé. Cette année marque le vingtième anniversaire de la chute du rideau de fer, qui a donné une espérance nouvelle non seulement à l’Europe, mais au monde entier. Néanmoins, beaucoup de sociétés européennes luttent toujours avec les conséquences des dictatures communistes athées d’Europe centrale et orientale qui influencent encore les attitudes, suscitent la méfiance et empêchent une véritable réconciliation entre l’Est et l’Ouest.
Alors que nous oeuvrons avec ardeur à une Europe réconciliée et unie que nous attendons impatiemment, nous déplorons que de nouveaux murs de séparation viennent se dresser entre les nations, les cultures et les religions. Nous voyons apparaître de nouvelles divisions – entre les habitants de longue date et les migrants, les riches et les pauvres, les actifs et les chômeurs, les personnes dont les droits sont respectés et celles dont les droits sont bafoués.
Il y a des crises mondiales qui ont des conséquences mondiales. Le changement climatique et la destruction de l’environnement nous appellent à travailler à la sauvegarde de la création, tant en influençant les responsables politiques et les décideurs qu’en agissant individuellement pour réduire notre propre empreinte écologique et nos émissions de CO2. La grave crise financière doit nous inciter à distinguer l’occasion de mettre en place un nouvel ordre économique et de rappeler au monde la nécessité d’une économie basée sur la responsabilité éthique et la durabilité écologique – en même temps que nous devons veiller à ce qu’en tant qu’Eglises nous investissions nos ressources financières en respectant les mêmes normes élevées que nous imposons aux autres. Tout cela nous met en demeure de manifester notre engagement résolu en faveur du processus conciliaire de la justice, de la paix et de la sauvegarde de la création.
En dépit de tout cela, nous avons la ferme conviction qu’en tant que chrétiens nous avons une espérance spéciale à partager dans des situations qui semblent désespérées. Nous affirmons qu’il y a une espérance – tandis que nous poursuivons notre lutte en faveur de la vérité et de la justice. Il y a une espérance quand nous résistons à toutes les formes de violence et de racisme, quand nous défendons la dignité de chaque personne. Il y a une espérance quand nous insistons sur l’impératif d’une solidarité désintéressée entre les personnes et entre les peuples, quand nous luttons pour le respect sincère de la création.
Nous croyons que l’Europe peut et doit être un continent à l’esprit large, accueillant, ouvert à toutes et à tous. Nous affirmons que les portes doivent être ouvertes à toute personne fuyant les persécutions et la violence. Lors de cette Assemblée générale de la KEK, nous avons célébré le resserrement de la coopération avec la Commission des Eglises auprès des migrants en Europe. Cette démarche prendra une force particulière en 2010, “Année des Eglises européenne face au défi des migrations”, quand nous aurons ensemble l’occasion de témoigner de notre engagement chrétien en faveur des réfugiés et des migrants.
L’Assemblée, tournant ses regards vers l’avenir, a mis en place un groupe de travail chargé de mener à bien une révision de la KEK dans son ensemble, en réfléchissant à un but, une vision et des objectifs stratégiques communs – et en examinant quelles structures serviraient au mieux ces objectifs. L’Assemblée demande à toutes les Eglises membres de s’investir dans cet examen et de participer activement au travail en cours de la KEK.
Le défi lancé aux Eglises et aux chrétiens
Le défi lancé par l’Assemblée générale à toutes les Eglises membres est le message audacieux de l’espérance – une espérance qui ne s’exprime pas dans des déclarations vides, mais dans des actes concrets et dans une foi vivante.
Nous affirmons que les Eglises doivent travailler en faveur de la justice et dire la vérité aux puissants ! Cela signifie briser les murs entre les personnes, les cultures et les religions et apprendre à distinguer l’image de Dieu dans le visage de “l’autre”. Cela signifie respecter et non pas seulement tolérer les autres êtres humains. Par-dessus tout, cela signifie trouver de nouveaux moyens d’exprimer notre solidarité avec les pauvres qui sont près de nous et dans d’autres parties de notre monde. Souvenons-nous ensemble de ces paroles de l’apôtre Pierre : “Soyez toujours prêts à justifier votre espérance devant ceux qui vous en demandent compte, mais que ce soit avec douceur et respect.” ( 1 Pierre 3,15)
Du 4 au 9 septembre 2007, s'est tenu le 3ème Rassemblement Oecuménique Européen, à Sibiu, Roumanie.
Une délégation de l'Eglise vieille catholique Mariavite était présente, à l'appel de la Conférence des Eglises Européennes (KEK), et du Conseil des Conférences Episcopales d'Europe (CCEE). La KEK à été fondée en 1959 et regroupe plus de 120 Eglises (orthodoxe, protestante, anglicane et vieille-catholique...), dont notre Eglise.
Etaient présent lors de l'Assemblée notre Evêque-Primat, Mgr. M. Wlodzimierz Jaworski, Evêque du Diocèse de Silésie et de Lodz et Mgr. M. André Le Bec, Evêque de la Province de France accompagnés de M. Michal Zalewski en tant qu'interprète.
A l'issu de ce rassemblement à été rédigé un Message de l'Assemblée intitulé :
"La lumière du Christ illumine tous les humains"
LA LUMIERE DU CHRIST ILLUMINE TOUS LES HUMAINS
Nous, pèlerins chrétiens de toutes régions d’Europe et au- delà, témoignons du pouvoir transformateur de cette lumière, qui est plus forte que les ténèbres et nous la proclamons comme l’espérance qui porte toutes les églises, toute l’Europe et le monde entier.
C’est au nom du Dieu trinitaire, Père, Fils et Saint Esprit, que nous nous sommes rassemblés dans la ville de Sibiu en Roumanie, du 4 au 9 septembre 2007. Ce troisième rassemblement oecuménique européen a été particulièrement marqué par la richesse de la spiritualité et de la tradition orthodoxe. Nous nous rappelons et nous renouvelons les engagements sérieux déjà pris à Bâle et à Graz et nous regrettons que jusqu’à ce jour nous ayons été incapables de réaliser certains d’entre eux. Toutefois notre confiance en l’énergie transformatrice de la lumière du Christ est plus forte que la nuit de la résignation, du fatalisme, de la peur et de l’indifférence.
Notre 3ème rassemblement oecuménique européen a commencé en 2006 à Rome et s’est poursuivi en 2007 à Wittenberg. Ce pèlerinage oecuménique comportait plusieurs rencontres régionales, ainsi que celles des églises Orthodoxes et des jeunes à St Maurice*. C’est avec joie que nous recevons l’engagement des jeunes et leur contribution à cette Assemblée. Notre Assemblée, motivée et soutenue par la Charta Oecumenica a poursuivi le travail commencé lors des assemblées précédentes, elle a été l’occasion d’un échange de dons et d’enrichissement mutuel.
Nous ne sommes pas seuls dans ce pèlerinage. Le Christ est avec nous et dans la nuée des témoins (Heb 12 :1) et les martyrs de notre temps nous accompagnent : le témoignage de leur vie et de leur mort nous inspirent individuellement et collectivement. En communion avec eux, nous nous engageons nous-même à laisser la lumière du Christ transfiguré rayonner sur notre propre témoignage profondément enraciné dans la prière et l’amour. Ceci est humble réponse au sacrifice de leurs vies.
La lumière du Christ dans l’Eglise
La lumière du Christ nous conduit à vivre pour les autres et en communion les uns avec les autres. Notre témoignage rendu à l’espoir et à l’unité pour l’Europe et pour le monde ne sera crédible que si nous continuons notre chemin vers l’unité visible. Unité ne signifie pas uniformité. Il y a une immense valeur à renouveler l’expérience de cette koinonia et l’expérience de ces dons spirituels qui ont donné l’élan au mouvement oecuménique depuis ses débuts.
A Sibiu, nous avons à nouveau ressenti la plaie ouverte de la division entre nos églises. Cela touche même à notre compréhension de l’Eglise et à son Unité. Les développements historiques et culturels spécifiques de la chrétienté orientale et occidentale ont contribué à ces différences et les comprendre demande toute notre attention et un dialogue continu.
Nous sommes convaincus que la famille chrétienne élargie devra traiter les questions doctrinales et aussi chercher un large consensus sur les valeurs éthiques inspirées par l’Evangile, ainsi qu’un style de vie chrétien crédible porteur d’un témoignage joyeux à la lumière du Christ dans ce monde moderne sécularisé, tant dans la vie privée que publique.
Notre spiritualité chrétienne est un trésor précieux : découvert, il révèle la variété de ses richesses et ouvre nos coeurs à la beauté du visage de Jésus et à la force de la prière. Ce n’est qu’en nous rapprochant de notre Seigneur Jésus Christ que nous pourrons nous rapprocher les uns des autres et faire l’expérience d’une véritable koinonia. Nous nous devons de partager ses richesses avec tous les hommes et toutes les femmes qui cherchent la lumière sur ce continent. La spiritualité des hommes et des femmes commence par leur propre conversion ce qui conduit à la transformation du monde. Notre témoignage à la lumière du Christ est un engagement fidèle à écouter, vivre et partager nos récits de vies et d’espoirs qui ont fait de nous des disciples du Christ.
Recommandation I : Nous recommandons aux croyants individuels et aux églises de renouveler leur mission en proclamant Christ Lumière et Sauveur du monde.
Recommandation II : Nous recommandons que se poursuivent les discussions sur la reconnaissance mutuelle du baptême, prenant en considération les acquis importants à ce sujet dans plusieurs pays et sachant que cette question est profondément liée à la compréhension de l’eucharistie, du ministère et de l’ecclésiologie en général.
Recommandation III : Nous recommandons de trouver des moyens pour faire expériences d’activités pouvant nous unir : la prière les uns pour les autres, et pour l’unité, les pèlerinages oecuméniques, la formation théologique et l’étude en commun, les initiatives sociales et diaconales, les projets culturels visant à soutenir la vie en société basée sur les valeurs chrétiennes.
Recommandation IV : Nous recommandons la pleine participation de tout le peuple de Dieu dans la vie de leurs Eglises et relevons à cette Assemblée en particulier, l’appel des jeunes, des personnes âgées, des minorités ethniques et les personnes à capacités différentes.
La lumière du Christ pour l’Europe
Nous considérons que tout être humain est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (Gen 1 :27) et qu’il mérite le même degré de respect et d’amour en dépit de différence de foi, de culture, d’âge, de genre ou d’origine ethnique1. Convaincus que nos racines communes sont beaucoup plus profondes que nos divisions, nous cherchons le renouveau, l’unité et le rôle des églises dans la société européenne de notre temps. Nous avons centré notre attention sur les personnes représentants d’autres religions. Conscients en particulier de notre relation unique avec les juifs en tant que peuple de l’Alliance nous rejetons toutes formes d’anti-sémitisme contemporain, avec eux nous voulons oeuvrer à une Europe, continent libéré de toutes formes de violences. Notre histoire européenne a connu des périodes de durs conflits, mais aussi des époques de co-existence pacifiques entre les personnes de toutes religions. Aujourd’hui il n’y a pas d’alternative au dialogue : non pas en vue d’un compromis, mais pour un dialogue de vie où nous pouvons dire la vérité dans l’amour. Nous devons tous apprendre à mieux connaître les religions et les recommandations de la Charta Oecumenica devrait être développées dans ce sens. Nous en appelons aux autres chrétiens et à tous ceux qui croient en Dieu à respecter le droit à la liberté religieuse des autres. Nous exprimons notre solidarité aux communautés chrétiennes qui vivent au Moyen Orient, en Irak et ailleurs dans le monde en tant que minorités religieuses et qui se sentent menacées dans leur existence-même.
En rencontrant le Christ dans nos soeurs et frères dans le besoin (Mt 25 :44-45), et illuminés ensemble par la Lumière du Christ, et conformément aux exhortations bibliques concernant l’unité de l’humanité (Gen 1 :26-27), nous nous engageons, en tant que chrétiens, à nous repentir du péché de l’exclusion ; à approfondir notre compréhension de l’ ‘altérité’, à défendre la dignité et les droits de chaque être humain et d’assurer la protection de toutes les personnes qui en ont besoin ; à partager la Lumière du Christ apportée par d’autres personnes à l’Europe ; d’en appeler aux Etats européens de mettre fin à la détention administrative injustifiable des migrants, de faire tout effort pour obtenir une immigration légale, l’intégration des migrants, des réfugiés et des demandeurs d’asile, préserver la valeur de l’unité de la famille et de lutter contre le trafic d’êtres humains et l’exploitation des personnes qui en sont les victimes. Nous appelons les églises à renforcer leur accompagnement pastoral pour les immigrés vulnérables.
Recommandation V : Nous recommandons que nos églises reconnaissent que les immigrés chrétiens ne sont pas simplement des bénéficiaires d’accompagnement religieux, mais qu’ils peuvent jouer un rôle actif et plein dans la vie de l’Eglise et de la société ; qu’elles offrent un meilleur accompagnement pastoral pour les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés ; et qu’elle promeuvent les droits des minorités ethniques en Europe, notamment du peuple rom.
Beaucoup d’entre nous sont reconnaissants pour les changements profonds dont nous avons fait l’expérience en Europe au cours des dernières décennies. L’Europe est davantage que l’Union européenne. Comme chrétiens, nous partageons la responsabilité pour façonner l’Europe comme continent de paix, de solidarité, de participation et de durabilité. Nous apprécions l’engagement des institutions européennes, notamment de l’UE, du Conseil de l’Europe et de l’OSCE pour un dialogue ouvert, transparent et régulier avec les églises de l’Europe. Les représentants politiques les plus imminents de l’Europe nous ont honorés de leur présence en exprimant ainsi un fort intérêt pour notre travail. Nous sommes devant le défi d’apporter nos forces spirituelles dans ce dialogue. L’Europe était à l’origine un projet politique pour garantir la paix et elle doit maintenant devenir une Europe des peuples plutôt qu’un espace économique.
Recommandation VI : Nous recommandons de développer la Charta Oecumenica comme une ligne directrice stimulante pour notre chemin oecuménique en Europe.
La Lumière du Christ pour le monde entier
La Parole de Dieu nous dérange et dérange notre culture européenne : ceux qui vivent ne devraient plus vivre pour eux-mêmes mais pour celui qui est mort pour eux et qui a été ressuscité ! Les chrétiens devraient être libérés de la peur et de l’avarice insatiable qui nous poussent à vivre pour nous-mêmes, impuissants, étroits d’esprit et recroquevillés sur nousmêmes. La Parole de Dieu nous invite à éviter de gaspiller le précieux héritage de ceux qui pendant les dernières soixante années ont oeuvré pour la paix et l’unité en Europe. La paix est un don extraordinaire et précieux. Des pays entiers aspirent à la paix. Des peuples entiers attendent d’être délivrés de la violence et de la terreur. Nous nous engageons fortement en vue d’efforts renouvelés pour attendre ces objectifs. Nous rejetons la guerre comme instrument pour la résolution de conflits et nous promouvons les moyens non-violents pour la résolution des conflits. Nous nous sentons concernés par le réarmement militaire. La violence et le terrorisme au nom de la religion constituent un déni de la religion.
La Lumière du Christ rayonne sur le mot ‘justice’ en le liant à la miséricorde divine. Ainsi éclairée, elle échappe à toute prétention ambivalente. A travers le monde et même en Europe, l’actuel procès de la globalisation radicale du marché approfondit la division de la société humaine entre gagnants et perdants, en diminuant la valeur de nombreuses personnes, a des effets écologiques catastrophiques et vu sous l’angle du changement climatique, ce processus n’est pas compatible avec la sauvegarde de l’avenir de notre planète.
Recommandation VII : Nous demandons vivement à tous les chrétiens européens d’accorder un soutien fort aux objectifs de développement du Millénium décrété par les Nations Unies comme mesure urgente en vue d’un allègement de la pauvreté.
Recommandation VIII : Nous recommandons qu’un processus consultatif soit initié par la CCEE et la CEC, ensemble avec les Eglises en Europe et avec les Eglises d’autres continents, qui étudie la responsabilité européenne pour la justice écologique, pour faire face à la menace du changement climatique ; la responsabilité européenne pour une juste régulation de la globalisation ; les droits du peuple rom et d’autres minorités ethniques en Europe.
Plus que jamais, nous reconnaissons aujourd’hui que l’Afrique, un continent déjà très lié à notre propre histoire et avenir, connaît un niveau de pauvreté qui ne saurait nous laisser indifférents et passifs. Les blessures de l’Afrique ont touché le coeur de notre Assemblée.
Recommandation IX : Nous recommandons d’appuyer des initiatives pour la remise de la dette et pour la promotion du commerce équitable.
Par un dialogue sincère et objectif, nous contribuons à et promouvons la création d’une Europe renouvelée où des principes chrétiens et des valeurs éthiques inchangeables provenant directement de l’Evangile servent comme témoignage et favorisent un engagement actif dans la société européenne. Notre tâche consiste à promouvoir ces principes et valeurs non seulement en privé mais aussi en public. Nous allons collaborer avec des personnes d’autres religions qui partagent notre souci de créer une Europe des valeurs, qui prospère également sur le plan politique et économique.
Préoccupés par la création de Dieu, nous prions pour une plus grande sensibilité et un meilleur respect de sa merveilleuse diversité. Nous oeuvrons contre son exploitation sans honte dont « toute la création attend la rédemption » (Rom 8 :22) et nous nous engageons à travailler pour la réconciliation entre l’humanité et la nature.
Recommandation X : Nous recommandons de réserver la période du 1er septembre au 4 octobre à la prière pour la protection de la création et la promotion de styles de vie durables qui fait reculer notre contribution négative au changement climatique.
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En exprimant notre reconnaissance à toutes les personnes ayant contribué à ce chemin parcouru ensemble, notamment la jeune oikumene qui a demandé avec instance à cette Assemblée d’être courageuse en mettant l’Evangile en action, nous nous unissons dans la prière :
O Christ, Lumière véritable, qui illumine et sanctifie tout être humain venant dans ce monde, fais luire sur nous la lumière de ta présence, afin qu’en elle, nous puissions capter la lumière inapprochable, et guide nos pas pour l’oeuvre de tes commandements. Sauve-nous et conduis-nous vers ton royaume éternel. Car tu es notre Créateur qui pourvoit et qui nous donne tout ce qui est bon. Notre espoir est en toi et à toi nous donnons la gloire, maintenant et toujours. Amen.
1) A ce point de la lecture du Message de l’Assemblée, une phrase, “de la conception à la mort naturelle”, a été prononcée oralement puis traduite par “de la naissance à la mort naturelle – du début de la vie à la mort naturelle”. Aucune de ces phrases ne fait partie du texte officiel du Message.