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A la fin du 19ème siècle, la Pologne était morcelée et occupée par la Russie, la Prusse et l'Empire Austro-Hongrois. Dans le territoire annexé par la Russie Tsariste, l'Église catholique romaine se trouva dominée par l'Église orthodoxe et son rôle ramené à celui d'une Église secondaire, voire marginale. Les ordres religieux furent regroupés avec interdiction de recevoir des novices et toutes nouvelles créations de congrégations religieuses interdites. Dans ce contexte, se créa une nation fortement croyante et aussi une atmosphère favorable à un développement du sentiment religieux.
Cet approfondissement de la Foi et de la vie ecclésiale se manifesta sous différentes formes et notamment par la création de nouveaux ordres religieux clandestins.
Ainsi, au sein de l'Église catholique romaine, sur un fonds de rigueur morale, mettant l'accent sur une réforme de l'Église et le désir de relever le niveau de la vie religieuse et spirituelle du clergé séculier (alcoolisme du clergé, abus de pouvoir des évêques), apparaît le mouvement mariavite.
Le Mariavitisme provient de l'activité féconde du Père Honorat Kozminski, frère mineur capucin (1829-1916), que le Pape Jean Paul II a béatifié le 16 octobre 1988. Le Père Honorat fut le fondateur de plus de vingt congrégations religieuses ; mais plus tard, la papauté suspicieuse le démit de ses fonctions et reconnut avec réticence ses congrégations. Toutes menaient une une vie cachée et clandestine à cause des persécutions et répressions de la part du gouvernement russe.
Leur but était le soutien d'une vie religieuse mais aussi l'initiative d'un secours social parmi les milieux ouvriers et paysans.
En 1883, entra dans une congrégation clandestine du Père Honorat Kosminski,Feliksa Magdalena Kozlowska. Elle était née le 27 mai 1862 à Wieliczna près de Wegrow à l'est de Varsovie. Elle était la fille de Jakub et Anna Kozlowski. Son père participa à l'insurrection de 1863 contre les occupants russes et mourut au cours de la bataille que les insurgés livrèrent contre l'armée russe, le 3 février 1863.
En 1872, Anna Kozlowska, avec sa fille, se retira à Varsovie. Félicie Madeleine termina ses études au Lycée IV et commença à travailler comme institutrice privée. Elle était très douée, surtout pour les mathématiques et connaissait parfaitement le français, l'anglais et le russe. Depuis l'enfance, elle désirait être religieuse et se donner à Dieu, (elle avait une vie intérieure remplie d'esprit de prière).
De 1883 à 1886, Félicie Madeleine, devenue religieuse sous le nom de Marie-Françoise, se sacrifia pour les malades et les invalides, soignant surtout à domicile dans un quartier appelé "Przytulisko" à Varsovie où les religieuses franciscaines des souffrants, fondées par le Père Honorat avaient leur siège.
En 1886, sur la recommandation du Père Honorat Kozminski, elle vint à Plock comme inspectrice des congrégations clandestines et fonda également une congrégation contemplative de Soeurs de Sainte Claire fondée sur la deuxième règle de Saint François.
Le 8 septembre 1887, à Plock, la congrégation des Soeurs de Sainte Claire fut érigée canoniquement. Plus tard, cette congrégation prendra le nom de Religieuses Mariavites de l'Adoration Perpétuelle et Réparatrice. Les soeurs prononçaient les voeux d'obéissance, de pauvreté et de chasteté et un voeu supplémentaire, celui de l'Adoration Perpétuelle du Saint Sacrement.
Après trois années, en 1889, le nombre des religieuses augmenta considérablement.
Entra également dans la communauté, la mère de Félicie Madeleine avec le nom de Marie Hortulana. Pour les besoins de la congrégation, elle acheta une maison avec un jardin, lieu où se trouvent aujourd'hui le couvent et la cathédrale mariavites.
Au début, suivant la tradition des Soeurs de Sainte Claire, l'aumône constituait la base des moyens pour l'entretien de la communauté. Puis fut organisé un atelier de lingerie puis un autre de broderie et de confection des ornements d'église, chasubles, chapes, etc. puis une manufacture de tissage et un atelier de fabrication de bas.
Enfin un atelier de broderie artistique fut organisé, il sera peu à peu connu dans tout le pays et même à l'étranger. Des commandes venaient de toute l'Europe.
Les ateliers ne procuraient pas que les biens matériels pour soutenir la communauté, ils permettaient également de mener une action de charité. En outre, tous ce ateliers étaient une bonne protection pour la vie religieuse clandestine vis à vis des fonctionnaires du Tsar.
La naissance et le développement du mariavitisme sont liés étroitement à la Mère Marie-Françoise et sont inspirés par la révélation qu'elle reçut le 2 août 1893 concernant la Miséricorde Divine pour notre temps.
La diffusion de la Miséricorde Infinie de Dieu devint un moment très important et décisif dans l'histoire de la Congrégation des soeurs mariavites de l'Adoration Perpétuelle et le commencement de la Congrégation des Prêtres mariavites. Ceux-ci existaient déjà sous le nom d'Association Mariale de Prêtres Diocésains.
Dans les révélations reçues par la Mère Marie-Françoise au sujet des Congrégations Mariavites, nous lisons :
"En 1893, le 2 août, après avoir suivi la Sainte Messe, je fus détachée de ma connaissance et mise devant la Majesté Divine. Une Lumière incompréhensible enveloppa mon âme et me montra la corruption du monde et les temps derniers, puis le relâchement de la morale, notamment dans le clergé".
J'ai vu la justice divine sur le point d'être appliquée pour punir le monde mais la Miséricorde donnée également au monde comme ultime secours, l'adoration du Saint Sacrement et l'aide de Marie. Quelques minutes après, le Seigneur prit la parole : "Je veux que la congrégation des Prêtres sous le nom de Mariavites soit un moyen pour propager cette adoration. Leur mot d'ordre sera : Tout pour la plus grande gloire de Dieu et l'honneur de la Bienheureuse Vierge Marie. Ils seront sous la garde de Notre Dame du Perpétuel-Secours".
Le 2 août 1893 naît officiellement le Mariavitisme.
Le nom de "MARIAVITE" vient de Mariae Vitae Imitantes : "imitant la vie de Marie" (et sa mère gardait toutes ces choses en son coeur, Luc 2-51).
A l'exemple de Marie qui vivait dans l'adoration continuelle de son Seigneur, les Mariavites doivent aussi être uniquement tournés vers leur Sauveur et Seigneur, Jésus-Christ, dans un esprit de profonde adoration : c'est pourquoi la spiritualité des Mariavites est essentiellement centrée sur l'Eucharistie.
Dès cette époque, le nombre de prêtres mariavites augmenta principalement dans les diocèses de Plock, de Lublin et de Varsovie. Les autorités de ces diocèses, redoutant le développement des idées mariavites et l'augmentation du nombre de prêtres partisans de ces idées, commencèrent a déplacer les prêtres vers les recoins les plus éloignés de leur diocèse. Ils espéraient ainsi affaiblir leur force, et en conséquence provoquer la chute du mouvement. Cependant, l'idéal mariavite s'étendit très vite parmi les prêtres et les fidèles de nombreuses paroisses. Au début, les Prêtres Mariavites provenaient de l'académie théologique de Saint Petersbourg (unique faculté de théologie autorisées sous l'empire tsariste, le territoire polonais sous occupation russe n'ayant pas le droit d'ouvrir de faculté de théologie). Ils étaient liés très étroitement avec le mouvement réformateur qui était "très vif" parmi l'élite du clergé polonais. Ces réformateurs contestaient dès cette époque la formation et les études suivies par les futurs prêtres.
Les Prêtres Mariavites postulaient la réforme fondamentale des études théologiques. Ils réclamaient un renouvellement de la vie sacerdotale. Par ailleurs, ils propageaient les formes caractéristiques de la vie religieuse populaire polonaise, c'est a dire le culte de Notre Dame du Perpétuel-Secours, du rosaire, des chapelets et le rétablissement de la pratique du Salut du Saint- Sacrement et de l'adoration du Saint-Sacrement exposé.
Ils demandaient également, dès la fin du 19ème siècle, la pratique de la communion fréquente pour les adultes, la première communion des enfants des l'âge de sept ans, l'introduction de la langue polonaise dans la liturgie et le secours social pour les pauvres, surtout en milieu ouvrier.
Les Mariavites construisirent près de leurs églises, des manufactures, des ateliers, des magasins coopératifs, des caisses de prêts. Le travail des Mariavites en milieu ouvrier fit d'eux les promoteurs d'une action sociale jusque-là inconnue en Pologne.
Au bout de dix ans de fondation, en 1903, la Congrégation était devenue suffisamment importante pour être divisée en trois provinces. Furent élus comme provinciaux, pour Varsovie, le Père Jean-Michel KOWALSKI, pour Lublin, le Père Romain Marie Jacques PROCHNIEWSKI, pour Plock, le Père Léon Marie André GOLEBIOWSKI.
Les Provinciaux Mariavites donnèrent à leurs Évêques des mémoires contenant les révélations de la Mère Marie-Françoise et un court historique de la congrégation :
le Père Jean Marie Michel KOWALSKI à Mgr Wincenty CHROSCIAK-POPIEL, Archevêque de Varsovie,
le Père Romain Marie Jacques PROCHNIEWSKI et le Père Léon Marie André GOLEBIOWSKI à l'Évêque de Plock, Mgr Jerzy SZEMBEK.
Ils désiraient la reconnaissance canonique de la congrégation des Prêtres Mariavites.
Pour beaucoup, ils étaient l'espoir du renouvellement de la vie spirituelle et intellectuelle du clergé.
Très rapidement, les Prêtres Mariavites furent demandés par les Évêques, surtout Mgr CALL, fidèle soutien de la congrégation, pour être professeurs et directeurs de séminaires, prédicateurs des retraites et exercices spirituels du clergé ainsi que pour les retraites paroissiales.
Le Père Honorat KOZMINSKI, lui-même, donna un excellent témoignage sur eux dans ses lettres de 1897 et 1898, écrivant entre autre : " Ils vivent sous la règle des frères mineurs, pour autant que son observation et pour eux possible, compte tenu de leurs activités. Presque tous sont des professeurs de séminaires et possèdent de hauts grades universitaires".
Cependant dès 1897, commença la période des premières persécutions, dirigées surtout contre la Mère Marie-Françoise, à cause de l'épreuve mystique que celle-ci avait vécu à partir de 1893.
Au début de juillet 1903, l'Évêque de Plock, Mgr Jerzy SZEMBEK, qui un temps eut des vues sur la congrégation naissante, mais ne fut pas suivi par le Chapitre Général, alla à Rome présenter au Pape la question du Mariavitisme. Les Mariavites connaissant l'hostilité de l'Évêque envers eux décidèrent d'aller personnellement à Rome pour présenter leurs constitutions. Le 18 juillet 1903, une délégation de dix-sept personnes s'y rendit, la Mère Marie-Françoise et seize prêtres.
Entre temps, le Pape Léon XIII venant de décéder, ils attendirent à Rome l'élection d'un nouveau Pape. Là, ils élirent le Père Jean Marie Michel KOWALSKI Ministre Général de la Congrégation des Prêtres Mariavites.
Le 13 août, la délégation remit au Pape Pie X (nouvellement élu) la demande de reconnaissance canonique de leurs constitutions et congrégation. Après avoir obtenu des garanties de la part du Pape, ils revinrent en Pologne.
Durant la même période, l'Évêque SZEMBEK et quelques évêques polonais envoyaient à Rome plusieurs informations tendancieuses concernant les Mariavites avec pour but de nuire au mouvement et d'arriver à sa liquidation totale. Les Mariavites croyant aux garanties données par le Pape, attendaient tranquillement la décision du Vatican. Peu après, en 1904, arriva de Rome un décret ordonnant la dissolution de la Congrégation et le transfert des prêtres dans leur diocèses d'origine. L'Évêque SZEMBEK fut l'exécuteur de cette décision. En janvier,mai et juillet1905 et en février 1906, d'autres délégations de Mariavites allèrent à Rome pour présenter leur défense et la reconnaissance de leur congrégation. Ils y recevaient les garanties d'une solution positive. Mais tout cela fut en vain : le 5 août 1906, Pie X promulgua l'Encyclique "Tribus circiter" dans laquelle il confirma le décret de 1904.
L'Encyclique demandait à tous les Prêtres Mariavites d'être incardinés dans leur diocèses d'origine sous peine d'excommunication et interdisaient toute communication avec la Mère Marie-Françoise. Le 5 décembre 1906, l'inquisition donna vingt jours aux Mariavites pour "se corriger" sous peine d'excommunication. L'effet fut totalement contraire : les Mariavites se consolidèrent dans la Foi et préférèrent rester eux-mêmes surtout devant la duplicité de Rome dans cette affaire. Il faut dire qu'en 1906 l'Église catholique romaine en Pologne retrouva toute sa liberté et l'on assista à une reprise en main autoritaire par l'Épiscopat, de toutes les congrégations nées dans la clandestinité. Les Mariavites, à cause de leur désir de réforme de l'Église et du clergé, furent en fait victimes de l'autoritarisme des évêques Polonais.
A cette époque là, la persécution contre les Mariavites atteignit son apogée. Toutes les églises construites par eux leur furent reprises.
Des embuscades furent organisées contre les prêtres et les fidèles. Plusieurs pogroms, menés par un capucin, le Père FELIX causèrent des dizaines de tués et des centaines de blessés parmi les Mariavites.
Les ouvriers Mariavites furent privés de leur travail, les paysans des métairies furent chassés de leurs terres. Une "guerre de religion" fut menée contre les Mariavites dans des dimensions jusque là inconnues en Pologne.
Dès fin 1906, tous les prêtres et religieuses Mariavites et environ 44000 fidèles adultes fondèrent l'Église Mariavite.
Le 24 Décembre 1906, la première Messe en polonais fut célébrée à Plock, dans la chapelle des Soeurs.
Aussitôt de nouvelles églises furent construites, en 2 mois plus de 16 paroisses. En 1909, construction de 38 églises, 34 chapelles et 16 maisons "populaires" où furent installées des écoles, des salles de cours secondaire et d'apprentissage, cours pour analphabètes, gardes d'enfants, etc.
Dès le 10 octobre 1907, un Chapitre Général confirmait le Père Jean Marie Michel KOWALSKI comme Ministre Général et Évêque élu de l'Église en formation.
Le 5 octobre 1909 celui-ci reçut la consécration épiscopale des mains de Mgr Gérard GUL, archevêque d'Utrecht et des Évêques Vieux-Catholiques de Hollande et d'Allemagne.
L'année suivante, le 4 septembre 1910, à Lowicz, en Pologne, eut lieu la consécration de deux autres prêtres mariavites : Romain Maria Jacques PROCHNIEWSKIetLéon Maria André GOLEBIOWSKI. L'Évêque consécrateur était Mgr Jean Maria michel KOWALSKI et les Évêques assistants, Mgr Gérard GUL, Archevêque d'Utrecht et Mgr Jacques VAN THIEL, Évêque de Haarlem (Hollande). Peu après l'Église prit le nom d'Église Vieille-Catholique Mariavite. Le développement du mariavitisme continua. Le nombre de fidèles augmenta considérablement. Beaucoup d'églises et de chapelles furent construites. Par ailleurs, on assista également à un développement important des institutions sociales, culturelles, éducatives et scolaires dirigées par les prêtres et les soeurs mariavites.
En 1911, la Congrégation Mariavite construisit à Plock même une cathédrale et un couvent importants qui existent toujours et sont encore actuellement le siège de l'Église.
La construction fut terminée en 1914, à la veille de la première guerre mondiale.
Le Sanctuaire de la Miséricorde avec les ailes du couvent sont bâtis sur le plan de la lettre E, Eucharistie. Le bâtiment est néogothique, de style gothique anglais; L'ancienne maison de Soeurs Mariavites (le petit manoir acheté par la Mère de Mère Marie-Françoise) est situé au chevet du sanctuaire, derrière le choeur. Dans ces bâtiments existent toujours la chapelle des Soeurs et la chambre de la Mère Marie-Françoise.
Le sanctuaire est de type basilical composé de 3 nefs sur un plan rectangulaire avec une nef centrale très haute. Dans le choeur, il y a le maître-autel bâti en forme de confession, de chaque côté des stalles gothiques et une balustrade de communion gothique également.
Le choeur est surplombé par une immense coupole ornée de lanterneaux gothiques donnant la lumière naturelle sur la confession et tout le choeur.
Une tribune importante située au dessus des deux bas-côtés permet d'accueillir beaucoup de fidèles.
Au fond , la tribune pour l'orgue et la chorale. La décoration intérieure est très discrète.
Les nefs latérales sont illuminées par des fenêtres ogivales. Les bancs, les portes et le plancher sont faits de bois de chêne. L'intérieur est de couleur blanche, ivoire et or.
A l'extérieur, le fronton du sanctuaire se termine par trois tours gothiques et la coupole par un ostensoir doré
Le 23 Août 1921,mourut la Mère Marie-Françoise. Sa dépouille fut déposée dans la crypte du Sanctuaire de Plock. L'année de sa mort, l'Église Vieille-Catholique Mariavite comptait environ 45000 fidèles (un dictionnaire de théologie catholique romain indique le chiffre de 120000 fidèles), 75 paroisses,41 filiales, 80 églises, 65 chapelles,7 couvents de soeurs, 75 maisons paroissiales, 25 écoles primaires, 1 collège, 45 écoles maternelles, 3 cours pour les analphabètes, 14 bibliothèques avec salles de lecture, 32 manufactures, 4 orphelinats, 13 hospices pour les personnes agées, 4 dispensaires, 10 restaurants populaires et gratuits pour les pauvres, 7 boulangeries, 3 sociétés d'épargne et de prêts, 2 corps de pompiers, 47 domaines agricoles.
Il y avait également en 1921, 24 sociétés d'aide pour les enfants pauvres, 4 associations de jeunesse, 15 associations de jeunes femmes, 4 associations caritatives de femmes secourant les pauvres.
Enfin le clergé comptait alors 3 évêques, 33 prêtres et 244 religieuses.
Après la mort de Mère Marie-Françoise, le pouvoir dans l'Église se trouva entre les mains d'une seule personne et sans limitation aucune, Mgr Jean Marie Michel KOWALSKI.
Son activité fut marquée par un modernisme théologico-dogmatique. Il introduisit :
Selon les historiens mariavites, ce modernisme croissant, exprimé par d'autres innovations encore plus téméraires, provoquèrent une controverse au sein même du mariavitisme. Les opposants à ces réformes étaient convaincus qu'elles n'étaient pas en accord avec l'enseignement chrétien et catholique.
Entre temps, l'Église Vieille-Catholique Mariavite était sortie de l'Union d'Utrecht.
Le Chapitre Général du 29 Janvier 1935, réunissant les évêques, prêtres, religieuses et représentants des paroisses mariavites déposa Mgr Jean Marie Michel KOWALSKI de sa fonction. Au début, l'Archevêque se subordonna aux décisions du Chapitre. Une résidence fut mise à sa disposition, le domaine de Félicjanow, près de Plock, acheté en 1910 par la Mère Marie-Françoise comme lieu de repos d'été pour les religieuses. Mais très rapidement, il se retira de l'Église, formant avec 2 prêtres, 80 religieuses et 20% des fidèles, une scission qui dure encore aujourd'hui.
Le Chapitre Général du 29 janvier 1935 supprima la plupart des nouveautés introduites par l'Archevêque KOWALSKI. L'administration de l'Église fut basée sur le système collégial et synodal. Depuis, le Supérieur de l'Église porte le titre d'Evêque-Primat. Le premier Evêque-Primat, après la réforme et le retour aux sources du Mariavitisme fut l'Evêque Klemens Maria Filip FELDMAN.
L'Église comptait en 1935, outre les 3 évêques, 110 prêtres, 484 religieuses et 45.000 fidèles.
La deuxième guerre mondiale marqua tragiquement la vie de l'Église. Bien qu'il fut séparé de l'Église, l'arrestation par les nazis du compagnon des premières heures, Mgr Jean Marie Michel KOWALSKI, son internement puis sa mort en martyr à Dachau en 1942, à l'âge de 74 ans, furent ressentis douloureusement par toute l'Église Mariavite.
A Plock même, les nazis occupèrent le couvent, expulsant environ 400 personnes et arrêtant plus de 300 mariavites (la quasi totalité des prêtres, de nombreuses religieuses et des fidèles furent arrêtés et internés par les nazis). L'Evêque-Primat, Klemens Maria Filip FELDMAN fut transféré de force en allemagne pour le travail obligatoire.
La gestapo détruisit une riche collection de livres de la bibliothèque du couvent de Plock, "confisqua" les calices, les ciboires les plus précieux et les transporta en Allemagne. Toutes les machines et appareils des imprimeries furent également "confisquées". L'Église perdit ainsi toutes ses imprimeries et ateliers de reliure pour les missels, bréviaires, livres scolaires, etc.
Enfin, de nombreuses pertes humaines furent subies par l'Église. Beaucoup de Mariavites furent déportés en Allemagne, aux travaux forcés. Beaucoup moururent aussi dans les camps de concentration. Les Mariavites, comme confession spécifiquement polonaise, étaient le sujet de soupçons incessants et aussi de répression de la part de l'occupant. Selon des documents découvertes après la guerre, il résulte que le Mariavitisme tout entier était destiné à "la liquidation totale".
Après 1945, avec les "nouvelles conditions" (le communisme), la vie de l'Église se normalisa avec le peu de survivants. Le décret du 5 septembre 1945régule l'état juridique de l'Église et son existence légale, décret confirmé en 1967, puis en 1989 et 1991, après la libéralisation.
En 1945, Mgr Roman Maria Jakub PROCHNIEWSKI fut élu Evêque-Primat et de 1953 à 1972 se succédèrent à cette charge les Évêques :